Drogues Séroprévalence

VIH Sida au Togo: Séroprévalence chez les usagers de drogues

La lutte contre le Sida au Togo est-elle suffisante?

Ces dernières années, les Etats et ONG ont mis en place divers efforts dans la lutte contre le VIH Sida. En terme de sensibilisation et soins, ils se sont impliqués pour faire baisser le taux de personnes vivant avec le SIDA. Et pourtant, ce taux reste assez stable en Afrique sub-saharienne depuis 2009. Visiblement les actions entreprises sont insuffisantes. C’est pourquoi plusieurs études ont été menées à partir d’un autre angle. En effet parmi les moyens de transmissions du virus, il y a les drogues et plus particulièrement celles qui s’administrent par injection. Au Togo, la plupart des usagers de drogues (UD) admettent réutiliser les seringues et même les échanger. Cette habitude, associée aux diverses maladies mentales présentes chez les UD fait d’eux une population dite à risque, avec un fort taux de séroprévalence.

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L’Etat Togolais s’est longuement penché sur cette question. Il a ainsi mené du 7 Novembre 2011 au 7 Janvier 2012 une étude afin d’évaluer la population des UD. Parmi les différents instituts participant à l’étude se trouvait le Centre Africain de Recherches en Epidémiologie et Santé Publique (CARESP-Togo). La finalité était d’estimer la séroprévalence du VIH et les facteurs associés chez les usagers de drogues au Togo. L’on a ainsi déterminé que les taux d’UD croissent par région au fur et à mesure qu’on descend du pays en longueur.

Usagers de drogues et séroprévalence, des chiffres alarmants

Avec son intervalle de confiance, la prévalence du VIH a été estimée à 95%, ce qui fait des UD un groupe vulnérable. Afin de déterminer les facteurs associés à cette forte prévalence, des analyses univariées et multivariées ont été effectuées. Sur les 387 UD participant à l’enquête, 235 (60,7%) résidaient à Lomé. L’âge moyen des sondés était de 32 ans et l’étendue interquartile (EIQ) de [25-39 ans]. On remarque également que 10 des UD, c’est-à-dire 2,6% étaient des femmes. Autre fait intéressant, 2,8% des UD utilisaient la voie intraveineuse. Des études ultérieures ont montré que 31,1% des UD ont fait le test de dépistage du VIH et connaissent leur statut sérologique.

Au cours de cette même enquête, 17,1% présentaient des signes d’IST et 56,1% ne s’étaient pas protégés lors du dernier rapport sexuel. 77 % des UD se retrouvent dans les apprentis, commerçants et sans profession. Enfin la radio et la télévision sont respectivement à 76,2% et 73,4%, les principaux canaux d’information pour cette population.

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Des mesures d’urgence pour faire baisser la séroprévalence au Togo

Les chiffres alarmants de ces deux enquêtes poussent à une urgente mise en place de solutions adaptées. Il faudrait pouvoir mieux sensibiliser et aider les UD car ce sont aussi des citoyens de ce pays. Contrairement à la croyance populaire, ils se retrouvent parmi les pères et mères, ainsi que les jeunes qui représentent l’avenir du pays. Le CARESP-TOGO se retrouve ainsi encore une fois au centre d’un sujet épineux de santé publique. C’est d’ailleurs le but de cette organisation, enquêter et mener des opérations de sensibilisation en épidémiologie et santé publique. Visitez notre site pour voir nos travaux antérieurs et contactez nous pour en savoir plus sur nos missions.

Par Esso-Yodou Nadège Bidassa.

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